QUAND ON EST PETIT, TOUT EST MAGIQUE.

Quand j’étais petite, j’avais deux frères et deux sœurs et moi, j’étais la cadette. Je le suis toujours d’ailleurs, qu’est-ce que je raconte ! Donc voila, je suis née dans une grande famille modeste. Etant la plus petite, j’ai toujours été chouchouté de tous les côtés, surprotégée par mes frères et gâtée par mes sœurs. J’avais tout ce dont je décidais juste en claquant des doigts et, quand ça ne marchait pas, il suffisait que je pique ma crise pour que l’on me l’accorde. J’étais comme ça, j’avais un caractère très fort que personne ne pouvait supporter mais, sa magnifique bouille d’ange leur faisait oublier cela. Bien sur, comme toutes les petites filles de mon âge, j’adorais embêter mes frères et sœurs et je peux vous dire que je leur en ai fait voir de toutes les couleurs. « Ashley !!!! Tu as touché à mon maquillage ? » Je souriais angéliquement à ma sœur en battant des paupières. « Moi ? Non, je ne sais même pas qu’il est rangé dans le tiroir de l’armoire dans la salle de bain. » Et bang ! En plein dedans. Bien sur, course poursuite dans toute la maison jusqu’à ce que ma mère nous sépare et prenne ma défense. « Ashley !! Vient ici tout de suite ! Qu’est-ce que tu as fait avec ma guitare ? » Oh oui, j’aimais toucher à tout mais, j’aimais aussi apprendre de nouvelles choses. Notamment jouer de la guitare. Comme je n’étais pas du genre patiente, j’avais bien entendu passé mes nerfs sur la guitare qui s’était retrouvée piétiné au milieu de la chambre de mon frère. J’en ai fait des vertes et des pas murs et ça, je crois qu’au fond de moi une partie passe encore qu’ils m’en veulent de leur avoir pourri autant la vie. J’aimais passer mon temps à faire tout un tas de conneries certes mais, ce que j’aimais par-dessus tout c’était Noël. Oui, la neige. Un enfant est toujours émerveillée la première fois qu’il voit la neige mais moi, encore maintenant ça me fait quelque chose. Quand il neige, j’ai l’impression que mes vœux vont se réaliser, j’ai l’impression que les contes de fée existent et que je suis libre. La première fois que je l’ai vu, je ne devais pas être plus haute que trois pommes… « Debout tout le monde il neige !!! » J’étais fin heureuse et pour la première fois depuis de nombreuses années, je n’avais pas sauté sur le lit de tout le monde pour les réveiller et les faire crier. J’avais sauté du lit et m’était précipité par la fenêtre pour observer le spectacle qui se déroulait sous mes yeux. Les yeux pleins d’étoiles, scintillants comme jamais, je faisais avancer mes petits pieds jusqu’à la porte d’entrée avant de mettre ma main chaud sur la poignée de la porte que je tournais discrètement. Quand celle-ci fut ouverte, une énorme bourrasque de vent fit son entrée dans la maison. Je dirigeais mon petit corps grelotant jusqu’à au palier de la demeure avant de sortir une bonne fois pour toute. Il faisait froid mais je souriais de toutes mes dents. Le ciel était recouvert de blanc mais mes yeux étaient fixer à celui-ci. Les flocons de neige étaient peut-être froids mais, ces petites particules blanches me caressaient les joues avec douceur. Je restais immobile, je regardais le paysage avec une envie de sauter dans cette neige, avec une envie de crier à quel point j’étais heureuse mais non, je regardais seulement de tous les côtés. « C’est magique ! » Cet instant ne dura point longtemps car, ma sœur ainée me prit par le main et m’entraina à l’intérieur avec que j’avais toujours le visage dans le vide. « Non mais tu es folle de sortir comme ça par ce temps ! Si maman l’apprenait, elle te tuerait ça c’est sur. » A chaque fois on me faisait cette menace. Aller le dire à mes parents non mais n’importe quoi, ils ne le faisaient jamais. Je le savais très bien. Je n’étais pas un ange certes mais, j’étais plutôt calme quand je le voulais. Comme on dit, l’enfance est la période de l’innocence mais elle ne dure jamais bien longtemps.

A L’ADOLESCENCE, ON CROIT ENCORE EN NOS REVES.

Dring ! Dring ! Dring ! La sonnerie qui annonce la fin des cours retentit enfin. Cela faisait deux heures que j’occupais une chaise en cours de droit. Je n’en avais vraiment rien à faire, moi ce que je voulais par-dessus tout c’est bien faire des études en arts pour créer ma propre ligne de vêtements plus tard. Allez dire ça à des parents aussi bornés que les miens. Ils n’arrivaient pas à voir leur petit ange styliste, ils étaient persuadés que je devais devenir avocate comme mon père ou alors infirmière comme ma mère. Pourquoi pas psychologue temps qu’ils y étaient ! Bref, j’étais la première à sortir de la salle et me précipitais vers ma meilleure amie, Camille. Dès que je l’ai vue, j’ai su qu’on allait être de grandes amies. Mon intuition avait été parfaites parce qu’on était devenues inséparables. Je lui sautais littéralement au cou avant de lui annoncer en souriant. « Tu sais quoi ? J’en ai vraiment marre de cette vie. C’est vraiment trop facile. J’en ai marre que mes parents me mènent par le bout du nez. J’en ai marre d’être cette fille super populaire. J’en ai marre d’entendre les gens parler de moi comme une traitée… Comme si je m’étais tapée toute l’équipe de football ! Bon d’accord, très mauvais exemple. Je veux vivre mon rêve, je veux être une grande créatrice et je sais que j’en suis capable. Je plaque tout. » Ce n’était pas la première fois que je lui sortais des choses comme ça mais cette fois, cette fois je voulais vraiment tout changer. Elle me regarda en levant les yeux au ciel avant de me dire en rigolant. « Oh toi, tu viens de passer une sale journée. » J’hochais la tête positivement, elle me connaissait vraiment par cœur. J’étais de très bonne humeur en cette fin d’après-midi. Après l’avoir saluée, je marchais avec assurance dans les couloirs du lycée, toujours en souriant avant de m’arrêter devant le casier de mon petit-ami du moment. Je fermais celui-ci pour lui faire face avant de me lancer. « Hey, comment tu vas ? Bon alors, je vais mettre les choses au clair. Toi et moi c’est fini. » Je souriais toujours comme-ci ça me faisait ni froid ni chaud. Parce qu’après tout, j’en avais vraiment rien à faire, j’avais tout les mecs que je voulais, quand je voulais et bien sur, un de plus ou un de moins… « Voila, fin de la conversation. » Je partis sans même lui laisser le temps de répondre ou de donner son avis. Je n’avais pas donné aucunes explications parce que j’agissais sans même réfléchir. Sortir avec moi était une chose mais, rester avec moi en était une autre beaucoup plus compliquée. Je faisais ce que je voulais et j’avais ce que je voulais. Je rentrais chez moi et criais à peine rentrer, pour que tout le monde m’entendent. « J’arrête les cours en droit, je ne veux en aucuns cas être avocate ou je ne sais quoi. Ma prof d’art plastique dit que je suis très douée en dessin. Ça tombe bien parce que je veux être styliste. » Bien sur, ils pensèrent au début que leur petite fille chérie avait simplement pété les plombs et qu’elle reviendrait sur sa décision. Malheureusement pour eux, j’avais bien l’intension de tout quitter pour faire de mes rêves ma réalité. Je me suis contentée sur le dessin laissant de côté toutes autres choses. J’avais perdu de vue ma meilleure amie ce qui me faisait tout de même mal au cœur. Parce que oui, je n’avais peut-être pas de cœur dans mes relations mais, j’en avais pour l’amitié. Plus particulièrement elle. Je m’améliorais de jour en jour -je parle bien sur de ma carrière et non de ma vie privée- j’étais même la plus douée de mon groupe. Mes feuilles, mes croquis et mes crayons occupés toujours mon sac et, il ne se passait pas une journée sans que je dessine une nouvelle chose. J’avais déjà créé quelques vêtements, rien de bien connu mais, un jour je le serais. Est-ce qu’un jour ma vie sentimentale évoluera ? Est-ce qu’un jour je reverrais ma meilleure amie ? Qu’est-ce qu’un jour on arrêtera de me traiter comme on le fait maintenant ? Je veux dire, je ne suis plus une enfant.

C’EST EN GRANDISSANT QUE L’ON OUBLIE CES CHOSES.

Cela faisait quelques années que j’avais repris des cours normaux à la fac aux Etats-Unis. J’avais retrouvé Camille avec qui j’avais renoué le lien très vite. D’ailleurs, beaucoup de choses changèrent dans ma vie. D’abord, il y eu cette retrouvaille qui me fit comprendre conscience que derrière cette personne si froide se changeait une jeune femme qui avait besoin d’attirer l’attention, de se sentir aimer pour rester en vie. Ensuite, il y eut cette histoire de mariage entre Camille et Jack. Quand ils m’annoncèrent cela, je n’étais pas plus convaincue que cela. Après tout, ils étaient jeunes et avaient toute la vie devant eux mais… Je n’étais pas en mesure de juger car après tout, je n’avais jamais eu de relations sérieuses. Les hommes étaient des jouets pour moi mais, Camille et Jack, c’était différent. C’était fort et intense. C’est bien pour cela que pour une fois, je fermais ma bouche et me contentais de me réjouir pour eux. Je fus la première au courant de cette magnifique nouvelle et bien sur, leur témoin. C’était magique tout simplement. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu autant de bonheur. La surprise fut encore plus de taille quand mon amie m’annonça qu’elle était enceinte. Je voulus sauter de joie mais me retint tout de même. Je la serrais dans mes bras avant de lui dire un sourire aux lèvres. « Mais c’est super ! Camille, j’ai intérêt à être la marraine sinon je ne te parle plus jamais ! » Face à ces menaces, elle n’eut le choix d’accepter. Six mois plus tard, elle mit au monde un magnifique bébé prénommé Caleb. Un petit bout de chou aussi mignon que ses parents. En les voyant si heureux tous les deux, je m’étais imaginée pouvoir changer et trouver moi aussi un jour l’homme de mes rêves. Celui qui me rendrait heureuse, avec qui je pouvais tout partager. Cette vision des choses, cette vision pour une fois positive disparut à leur séparation. Je remis les pieds sur terre. Rien n’est jamais fait que de rose ou que de noir. Le grand amour n’existe surement pas mais, je ne perd tout de même pas espoir. Peut-être qu’un jour, ça m’arrivera vraiment. Bref, en attendant, je profitais de ma jeune comme bon me semblais. C’est durant cette période que je me rendis compte que les choses n’étaient pas aussi simples que ça. Une personne me le fit bien comprendre d’ailleurs. Je sortais avec un mec prénommé Tyler, cela faisait trois semaines. Surement ma plus longue relation et, c’est bien cela qui faisait peur. Un soir, je l’ai rejoint au bar et, j’ai fait comme toujours. Je me suis assise à sa table, juste en face de lui et je pris un air très sérieux. « Ça ne peut plus durer. » Net, clair et précis. Du moins, c’est-ce que j’ai pensé sur le coup. « Qu’est-ce qui est fini ? » C’était aussi dur que ça à comprendre. Pour moi, le mot fini ne utiliser que dans une circonstance. Je soupirais avant de le regarder dans les yeux parce que je m’aimais pas parler le regard ailleurs et dit d’une façon très simple. « Bin… Nous. Je veux dire, toi et moi. J’arrête. » Je me levais pour aller me poser au bar, boire un verre plus ensuite partir mais, il me retint. C’était la première fois que ça m’arrivait. Habituellement, le garçon que je plaque reste bouche bée et je prend la fuite là, je n’eus pas le choix. Je me rassis donc et écoutais ce qui avait à me dire. « Qu’est-ce qu’il ne va pas chez toi. Tu vas partir comme ça sans me donner d’explications ? Est-ce que j’ai fait ou dit quelque chose de mal ? » Je savais qu’il était bien trop gentil pour que je sorte avec. J’avais le don de les choisir en ce moment, j’avais vraiment la poisse. J’haussais les épaules ne sachant que dire. Qu’est-ce qu’il voulait au juste ? Que je lui dise que c’est de ma faute ? « C’est toujours ce que je fais. Je ne vois pas l’intérêt de s’expliquer. Je veux dire, c’est fini, c’est fini. Il n’y a rien d’autre à dire. » C’était complètement débile. Au lieu de dire que je ne suis pas le genre de fille qui s’accroche ou alors qui recherche une relation sérieuse et bien non. Je me foutais encore plus dans la merde… « Tu veux que je te dise. J’ai entendu beaucoup de rumeurs à ton sujet. Je me suis dit non, Ashley n’est pas comme ça. Les gens disent vraiment que des conneries, c’est une fille intelligente, belle, drôle, souriante, attachante qui à juste besoin qu’on lui accorde de l’attention mais tu sais quoi ? Ils avaient raison. » Je ne comprenais pas un mot de ce qu’il me disait. Devais-je le prendre comme un compliment ou l’inverse ? Carte sur table ! « Et quelles sont les rumeurs de jour ? » Je m'accoudais sur la table, pensant que ça allait être encore l’un de ces longs discours mais non. Bien au contraire, Tyler n’aurait jamais pu être plus clair. Il me sourit avant de prononcer ces dernières paroles. « Que tu es une garce sans cœur qui collections les conquêtes. » Ok, j’étais peut-être sans cœur mais ça s’arrêtait là. Je me levais prenant mon sac à la main. « Va te faire foutre ! » Ce fut mes dernières paroles avant de quitter le bar. Je sais, pas très polie mais, j’étais vraiment au bout du rouleau là. Jamais personne n’avait oser me parler comme ça, il avait peut-être raison au fond…

ON SE REVEILLE SOIT AU PARADIS SOIT EN ENFER.

« T’es vraiment sérieuse là ? C’est pas l’une de tes blagues que personne ne comprend ? » Je racontais n’importe quoi car, j’étais totalement excitée par cette idée. « Non, je te jure que je t’emmène réellement avec moi ! » Je sautais de joie, criant comme une folle. Camille avait alors vraiment trouvé un job sur ce splendide bateau. Elle allait réellement m’emmener avec elle. C’était plus que magnifique. C’était irréalité et pourtant vrai. Bien sur que ça l’était car, quelques semaines plus tard, on embarquait tous les trois. Elle, Caleb et moi. Je pouvais créer de nouvelles choses toute en tranquillité. Elle pouvait gagner de l’argent tout en profitant de ce sublime paysage. C’était comme dans un conte de fée. Magique. Je passais mes journées à faire bronzette sur le pont et mes soirée au club, au bar à faire la fête. D’ailleurs, vous saviez que dans les bars on pouvait rencontrer des personnes extraordinaires. En ce moment, j’en ai deux en vue. Je sais, seulement deux mais, ça va venir vite ne vous en faites pas. D’abord, il y a Riley. Le barman du club, super mignon et inaccessible. Je crois que c’est ça qui me donne encore plus envie de le connaitre. Parce qu’après tout, quand c’est trop simple, c’est moins intéressant. Et de l’autre côté, il y a Zach. Ce joli blond très discret. J’ai parlé avec lui et me suis rendue compte qu’il était peut-être trop gentil. Certes, il est timide mais, quelque chose chez lui me touche vraiment. D’habitude, je m’attaque à des proies un peu plus fortes que lui. En lui donnant sa chance, j’ai peur qu’il s’attache à moi, j’ai peur de lui briser le cœur. Bizarre venant de ma part je sais mais, je navigue entre deux personnes. L’une qui a l’air du même monde que moi et l’autre qui est tout mon opposé. Que faire ? Je n’en ai aucune idée. Pour la première fois de ma vie, je doute de moi sur ce coup et comme ci ça ne suffisait pas, je suis entrain de changer. Je vous jure, je change. Il y a quelque chose de bizarre chez moi. J’ai l’impression que j’ai le don de me rendre plus.. Attrayante. C’est très bizarre parce que ce ne c’était jamais produit avant mon arrivée sur ce bateau. Après ça, qu’est-ce qu’il m’attend ? « Camille, j’ai vraiment besoin de te parler. » Je débarquais à l’improviste dans le restaurant où celle que je considérais comme ma sœur travailler parce que j’avais vraiment besoin de son aide. Je m’installais à une table alors que j’avais nullement envie de commander quelque chose. J’étais juste totalement perdue et j’avais besoin de parler. « Qu’est-ce qu’il ne va pas chez moi ?! Je suis totalement perdue et je crois que c’est la première fois que ça m’arrive. D’abord, il y a cette chose bizarre qui hante ou je ne sais quoi mon corps. Ça peut paraitre absurde mais je te jure que c’est vrai. Ensuite il y a ces deux hommes. D’un côté y a le mec qui s’intéresse pas à moi et auquel du coup je m’accroche. Parce que quand je veux quelque chose je l’ai et là, je n’y arrive pas ça me met hors de moi. Et de l’autre côté, il y a celui-ci est si craquant mais si fragile. C’est bizarre à dire mais, je n’ai vraiment pas envie de lui briser le cœur mais d’un autre côté… Il est vraiment à croquer. Qu’est-ce que je dois faire ? » Jamais je n’avais été comme ça. J’espérais que ça s’arrange vite parce que sinon, j’étais bonne pour les enfers. Quel cauchemar ! J’eus du coup une longue conversation avec Camille qui fut la seule personne au courant de mes petits problèmes personnels on ne peut plus ennuyeux. J’aimerais qu’un jour tout s’arrête et que je reprenne une vie normale. Mais dans un sens, je regretterais cette vie là parce qu’ici c’est vraiment le paradis.